Les tailles raisonnées
Les arbres sont des êtres vivants, ils fonctionnent grâce à la lumière du soleil et au CO2 utilisés par les feuilles qui agissent comme des « centrales photovoltaïques », c’est la photosynthèse. Tailler un arbre, c’est lui retirer une partie de sa capacité à produire l’énergie nécessaire à sa croissance et à sa protection contre les maladies. Toute taille aura tendance à affaiblir l’arbre. Grace à nos connaissances, notre travail anticipe et accompagne le développement naturel de l’arbre.
Dans son milieu naturel, l’arbre ne nécessite pas d’entretien particulier. Nos interventions servent à l’adapter aux problématiques : sécurité des personnes et des biens (tailles de bois mort ou d’allègement), luminosité (éclaircie), bâtiments ou réseaux aérien (taille de cohabitation ou architecturées) …
Taille de formation
La taille de formation se pratique principalement sur les jeunes arbres afin de prévenir les futures gênes et défauts de structure ou pour les préparer à un projet paysagé.
C’est une taille légère avec un suivi sur plusieurs années.
Un arbre correctement taillé dans son jeune âge sera un arbre qui nécessitera moins d’interventions lourdes dans l’avenir.
Pour limiter les interventions, réfléchissons ensemble à planter le bon arbre au bon endroit
Suppression de bois mort
Afin d’assurer la sécurité des biens et des personnes, la suppression ou simplement la réduction des principaux bois morts peut être une solution. Cette opération permettra de gagner en luminosité et mettra en valeur l’architecture de vos arbres.
Il est important de savoir que le bois mort joue un rôle important pour la biodiversité et dans les réactions de l’arbre face aux vents.
Cette intervention nécessite donc une bonne analyse de l’arbre dans son environnement.
Taille d’allègement
Cette opération cible les branches qui risqueraient de rompre sous leur propre poids. L’arboriste intervient pour alléger la branche afin de protéger ce qu’il y a en dessous ou pour assurer l’intégrité de l’arbre.
Si l’allègement de la branche ne suffit pas à garantir sa pérennité, un haubanage peut venir compléter l’opération.
Taille d’éclaircie
Quand l’ombre se fait trop dense, la taille d’éclaircie consiste à sélectionner des branches de petit diamètre, à les retirer dans tout le houppier de l’arbre afin de créer une transparence dans le feuillage.
La création de trouées risquerait de faire apparaitre de nouvelles pousses (suppléants ou rejets) qui densifierait l’ombre rendant l’intervention contre-productive. Une éclaircie trop forte provoque l’effet inverse à très court terme (1 à 2 ans après la taille).
Cette taille nécessite un suivi et un entretien régulier (selon l’espèce) afin de profiter de la luminosité recherchée.
Taille de cohabitation
Cette taille permet de faire cohabiter l’arbre avec des contraintes environnementales comme les réseaux aériens (lignes électriques, téléphoniques, fibre optique…), les bâtiments et limites de propriétés, les réseaux routiers…
Selon les cas, les branches « gênantes » peuvent être taillées pour les guider et éviter les obstacles, réduites pour rester à distance ou supprimées quand les autres méthodes ne pourront s’appliquer.
Un suivi et un entretien régulier est nécessaire pour garder le bénéfice de la taille.
Tailles architecturées
Les conduites architecturées regroupent les tailles qui modifient artificiellement la forme et le volume de l’arbre. Quelles soient rurales et patrimoniales comme les trognes et les têtards ou plutôt urbaines et inscrites dans un projet paysager comme les têtes de chats, rideau, topiaire…
Les tailles architecturées se préparent par la taille de formation et nécessitent un entretien très régulier. Le respect de la fréquence des interventions est primordial pour la réussite et la durabilité du projet.
Taille de maintien avec éclaircie
Inspirée des tailles japonaises, la taille de maintien permet de garder dans un volume défini un arbre ayant un fort potentiel de développement. L’éclaircie sélective permet de minimiser la densification du feuillage et évite la mortalité des branches conservées.
C’est un travail long et minutieux qui nécessite un entretien régulier et rigoureux. En règle générale, nous réintervenons tous les 2 ans pour les résineux et tous les ans sur les feuillus. Ces délais peuvent varier selon la vigueur de l’arbre.
Notre équipe possède le savoir-faire et une expérience de plus de 25 ans dans le domaine.
L’intervention consiste en :
- La suppression du bois mort
- La sélection des branches à conserver
- L’épointage des pousses dominantes
- Le brossage des aiguilles mortes sur les résineux
- L’ébourgeonnage
Cette technicité est différente des tailles topiaires, en nuage ou Niwaki
Cette taille peut s’appliquer à presque toutes les variétés d’arbres et d’arbustes.
Avantages | Inconvénients |
Maintenir dans un volume défini | Entretien régulier et couteux |
Gagner en luminosité | Travaux longs et minutieux |
Diminuer la quantité d’aiguilles mortes au sol | Taille régulière |
Favoriser le développement d’un sous-étage | Engagement moral sur du long terme |
Fort impact esthétique | |
Conserver l’architecture de l’arbre | |
Alternative aux « mauvaises tailles » ou aux aléas climatiques (tempête, neige…) | |
Supprime les risques de rupture |
Cette taille permet de conserver des arbres à forte valeur sentimentale ou paysagère voués à l’abattage ou aux « mauvaises tailles ».
Gestion spécifique des vieux arbres
Les vieux arbres ne possèdent plus les mêmes capacités de réactions et d’adaptation que pendant leur jeunesse.
Les interventions doivent donc être adaptées à ces spécificités. Ces vétérans nécessitent une attention particulière car ils sont les témoins du passé, des monuments végétaux et des refuges importants pour la biodiversité.
Notre équipe a été formée à la gestion spécifique de ces vieux arbres.
Les « mauvaises tailles »
L’arbre est une structure architecturée complexe construite au fil de sa vie en fonction de l’environnement. Les tailles trop « fortes » perturbent cet équilibre créant l’anarchie dans sa structure.
Contrairement aux idées reçues, tailler un arbre ne lui fait pas du bien ou ne le rajeunit pas.
Les grosses coupes offrent une porte d’entrée aux maladies et aux parasites.
Avec le temps, ces grandes plaies vont se dégradées (pourritures, cavités). De plus, la suppression de grosses branches entraine une diminution de la capacité de photosynthèse et donc affaibli fortement l’arbre.
L’étêtage désorganise de façon irrémédiable l’architecture de l’arbre. Les suppléants (ou rejets) apparaissant par la suite seront souvent mal insérés et entraineront des problèmes de structure à l’avenir. Les suppléants formés seront vigoureux et l’arbre retrouvera rapidement sa hauteur d’origine avec une plus forte densité de feuillage.
Les réductions de l’ensemble du houppier auront les mêmes conséquences que l’étêtage. La réduction peut tout de même s’appliquer sur un nombre très limité de branche lors d’une taille de cohabitation par exemple. On respectera alors les règles de base de l’arboriculture ornementale : Relais potentiel (ou tire-sève), des petits diamètres de coupe, un feuillage suffisant pour assurer la photosynthèse.Diminuer la quantité d’aiguilles mortes au sol
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Photosynthèse:
action de transformer l’eau et le dioxyde de carbone atmosphérique, grâce à l’énergie solaire, en oxygène et en sucres indispensables pour la croissance et les défenses de l’arbre face aux parasites
Eau + CO2 + lumière → O2 + sucres
Houppier:
Ensemble des branches représentant le volume au dessus du tronc
Suppléant ou rejet :
Branche issue d’un bourgeon dormant (en attente) qui apparait après une mise en lumière importante, un traumatisme ou un stress.
Relais potentiel ou tire sève :
Branche secondaire conservée pour assurer la pérennité de la branche principale.
Taille topiaire :
L’art topiaire consiste à tailler les arbres et arbustes de jardin dans un but décoratif pour former des haies, des massifs ou des sujets de formes très variées, géométriques, personnages, animaux, etc.
La taille en nuage des arbres ou arbustes est une taille inspirée des jardins japonais et de leurs niwakis. Elle consiste à sculpter la silhouette de l’arbre de manière à obtenir un houppier découpé en une succession de nuages de verdure, calibrés et disposés de façon harmonieuse. Contrairement à la taille en topiaire, ici le jardinier préserve la forme initiale du sujet pour la mettre en valeur.